vendredi 26 octobre 2012

De la question du choix...

Il est des sujets sérieux, que l'on a pas franchement envie d'aborder car ils obligent à se dire que dans peu de temps il faudra poser les choses, et se rendre à l'évidence, et prendre une décision.

Dans mon cas, d'ici peu de temps ce moment  difficile va arriver. Je veux parler du choix de rester ou de repartir en sens inverse. Non pas pour des raisons affectives ou psychologiques, mais pour des raisons purement matérielles. Comme je l'ai évoqué dans le sujet précédent après 5 mois ici, je n'ai pu trouver d'emploi stable et, malgré le coussin financier de mon arrivée et une gestion serrée pendant tous les premiers mois, je commence à voir le fond de ma tirelire. Il va s'offrir  bientôt à moi 2 options:
-Rester et prendre le risque de vivre dans la précarité si jamais je ne trouve pas d'emploi correct (voire pas d'emploi du tout), et ne pas vivre, mais juste survivre ici.
-Repartir en ayant non pas un sentiment d'échec, mais une sensation d'inachevée; car je n'aurai pas eu l'occasion au cours de ces quelques mois d'avoir toutes les cartes en main pour pouvoir me décider.
J'aurais certes la possibilité de revenir faire un essai dans les 2 années à venir sans avoir à refaire toutes les démarches, mais en aurai-je le courage?

Je sais au moins que j'aurai tout essayé jusqu'au bout pour y arriver,et que malgré tout je ne regrette pas les choix que j'ai pu faire. Mais il faut à présent que je me fixe une date butoir pour prendre cette décision, afin de ne pas devoir organiser un retour dans l'urgence. C'est là que le choix est le plus difficile, se dire qu'à telle date il faudra prendre cette décision cruciale et s'y tenir...


 Je ne suis pas la seule dans ce cas, bien d'autres ont déjà eu à le faire, et bien d'autres auront à le faire après moi.
J'ai toujours gardé dans un coin de ma tête l'idée que ça pouvait ne pas marcher, et que je devrai peut-être rentrer contre mon gré. J'ai eu la chance de ne pas être obligée de tout liquider avant de partir, et je n'aurais donc pas à tout recommencer de zéro à mon retour.
Je n'ai pas encore fixé de date, l'horloge tourne, et ma situation professionnelle n'évolue pas, il va donc falloir que je me décide... mais je n'arrive pas à m'y résoudre,  il faudrait pour cela que j'ignore cette petite voix au fond de moi que me dit: «Tant  qu'il y a de la vie il y a de l'espoir»...

Désolée pour ce billet un peu sérieux et un peu grave, mais ce genre de situation peut faire partie du parcours (pas de tous les immigrants bien heureusement). L'important c'est de s'y préparer et ne pas la subir sans y faire face.

En espérant, sait-on jamais... qu'un petit miracle se produise..;-)

11 commentaires:

  1. Tu ne vas pas nous quitter quand même ?!! non plus sérieusement je découvre ta situation. Si tu as besoin d'aide n'hésites pas, je serais ravie de partager un café avec toi si tu as besoin de te changer les idées...

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  2. J'espère que non, mais hélas plus les jours passent et plus c'est ce qui se dessine à l'horizon...
    Pour le café ce sera avec plaisir, ça permettra de mettre un visage sur ton blog ;-)

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  3. Coucou M'tair, c'est Happymusher :)
    Je ne suis pas encore partie (RP validée ceci dit) pour mettre de côté et je me souviens du même jour où on a passé l'entretien pour le csq.
    Ne laisse pas tout tomber : s'il faut part à Winnipeg ou Regina là où il y a des jobs et moins de concurrence...
    Courage ! Cheers ! Des hugs !

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    1. Salut happymusher!
      Contente d'avoir de tes nouvelles. Pour tenter l'aventure ailleurs, il faudrait que je puisse remonter mes finances. Ca fait partie de mes projets (si j'arrive à rester), mais le Manitoba ou l'Alberta ne me tente pas. ce sera plus la nouvelle Ecosse ou la CB si je le fais.

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  4. oui pourquoi ne pas juste changer de région? Montréal j'avoue que c'est la place où il y a le + de chômage avec une vie très chère comparée à la région!! commences à prospecter le boulot en dehors de Mtl! bisous

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    1. Parce que la vie en région ne me tente pas franchement. Lors de mon séjour en 2011, j'avais visité pas mal de coin et ce n'est pas assez vivant pour moi(même si je ne suis pas une citadine).Je serais en couple ou en famille, je pense que ce serait différent.
      Et puis j'ai exploré cette piste à la rentrée et je n'ai pas vu d'offre qui me convenait.

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  5. Il me semblait bien que tu parlais de ça hier soir sur Fb.

    Je ne sais pas que te conseiller. Je veux juste te parler de mon expérience. Pour ma part, je vis à Trois-Rivières où les loyers sont bien moins élevés qu'à Montréal. Les salaires aussi, c'est sûr. Trois-Rivières, avec ses 130 000 habitants a un avantage (qui peut aussi être un inconvénient parfois), c'est que tout le monde se connait. On y réseaute assez facilement, il y a beaucoup d'organismes d'aide aux nouveaux arrivants, aux femmes, aux chercheurs d'emplois, etc. C'est par eux que j'ai trouvé mon boulot actuel. Comme dit plus haut, ici il y a moins de concurrence.

    Actuellement, j'ai des revenus de 1 200$ net par mois, un loyer de 350$ (+20$ de stationnement) et je m'en sors (avec un chat à charge et une voiture à entretenir). Je ne dis pas que je suis confortable mais je m'en sors. Et je me dis aussi que c'est temporaire et que j'arriverai à trouver plus payant bientôt. Mais c'est peut être ce que tu voulais dire par "survivre" et non pas vivre. Et je le comprends. Mais contrairement à la France, je trouve ça tellement facile de trouver du boulot, en changer, prendre un 2e job à côté (je ne travaille pas à temps plein)…

    Je gagnais bien ma vie en France, beaucoup mieux qu'ici. Mais j'ai trouvé une qualité de vie ici que je n'aurai jamais là-bas. Et c'est pour ça que je suis venue, que je reste et que je n'ai aucune envie de repartir. Mais je peux comprendre aussi qu'on accorde plus d'importance que moi à sa carrière et à niveau de vie. C'est un choix tout personnel qui n'a pas à être discuté.

    Quelque soit ton choix et la suite des événements, je t'envoie plein de courage pour passer au travers. Mais j'ai confiance, tu as toutes les capacités pour !

    Bises

    kAt

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    1. Merci pour ton partage d'expérience. Il n'y a pas de conseil à me donner moi seule peut décider. Je ne cherche pas à gagner ma vie mieux qu'en France, et je ne suis pas du genre dépensière, cependant je n'ai pas envie de vivre en devant compter mes sous à chaque fois que je veux faire une dépense, je veux juste pouvoir vivre me faire un petit plaisir de temps à autres, et faire quelques économies pour un plaisir un peu plus important de temps en temps. Rien de plus...
      A l'heure actuelle je n'ai pas les moyens de me payer une voiture et acheter à crédit est hors de question (car ce n'est pas ma manière de fonctionner).

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  6. Comme je comprend tout ce que tu dis là..
    Comme tu t'en souviens peut être je suis arrivée à la même date que toi. Pour moi lire tes mots malgré le côté amer de cet article, est très réconfortant.

    Je suis arrivée aux mêmes pensées et c'est une étape dure à traverser. Le moment ou j'ai du aborder ce sujet au téléphone avec ma mère à été vraiment affreux mais malheureusement comme tu dis il est nécessaire d'aborder le sujet car le départ ne se fera pas du jour au lendemain.

    Le choix que tu feras est un choix ou non de persévérer et de te demander si tu es capable de "survivre" pendant un moment avant de remonter la pente, penses y aussi, tu peut bien trouver aussi d'autres opportunité après en cherchant en parallèle.

    Je me suis trouvé une job à Dollarama, un véritable coup de chance, salaire minimum temps plein (encore une chance). Ça à pris du temps mais c'est arrivé, et à point nommé, je pense sinon que je serais rentrée fin novembre.

    Je me dis que même si c'était pas le boulot rêver je peux bien endurer ça un temps tout en restant à l'affut si je puis dire de nouvelle opportunités, mais après avoir cherché pendant 5 mois je veux profiter du répit d'avoir trouvé un boulot.

    Durant tout ce temps tout m'est passé par la tête : M’étais je mis des bâtons dans les roues en m’installant dans une autre ville que Québec ou Montréal? Ai je passé trop de temps à chercher dans mon domaine pensant que ce serais plus simple en région? Avais je bien évaluer la situation avant de partir comme je le pensais? Ai je cherché aussi bien que je le penses? Ai je utilisé toute l'aide que j'aurais pu trouver? (sur ce point je pense que non, peut être par fierté, même si c'est con..)

    Je sais que certains sont plus chanceux que d'autres, au départ... j'avais terriblement honte de parler de ça quand je savais et que je voyais d'autres personnes réussir à décrocher du boulot pendant que moi je ramais, et ça n'as pas été faute de chercher. En définitive peut être bien que oui, j'ai du mal m'y prendre.
    Mais la perspective de cette job me redonne confiance et l'envie de croire que ma situation évoluera peut être en quelques mois, en une année ou plus, je ne peux le dire mais pour moi c'est toujours mieux que la perspective de rentrer avec ce goût d'inachevé comme tu le dis, s'est déjà dur à encaisser quand on y penses. Si je retournais chez moi je me serais retrouvé dans la même galère et les entretiens en moins - véridique, j'ai jamais eu autant d'entrevues qu'ici! - et je crois pas même sachant que j'aurais pu revenir au Québec plus tard que j'en aurais eu la force et qui plus est les moyens.

    Pour cette immigration je me suis battue contre moi même, contre les préjugés de ma famille, de mes amis, et surtout j'ai patienté un an et demi pour avoir le sésame que je voulais, parce que j'avais des attentes oui (qui n'en n'as pas après tout même si immigrer n'est pas LE gros rêve et l'eldorado, il n'en reste pas moins que c'est un rêve d'une vie nouvelle, différente. Après tout ça je pense que je devais au moins essayer l'étape du boulot sur la durée avant de véritablement m'accorder la chance de voir plus grand.

    J'ai envie de t'encourager et de te dire de ne pas abandonner. Je te souhaites vraiment que ça marche d'une manière ou d'une autre, je n'ai malheureusement pas de réseau sur Montréal - du moins un réseau vraiment mort - mais crois bien que si j'avais l'occasion de mentionner que tu cherches du boulot, je le ferais. J'aurais de la peine à te voir repartir même si je ne te connais ou si c'est un choix personnel qui ne te regardes que toi après tout. Pleins de pensées et d'ondes positives pour toi.

    Courage!

    Laura

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    1. Salut Laura,
      Contente de savoir que la situation s'est enfin débloquée pour toi. Ne t'inquiètes pas, je n'avais pas mal interprété tes propos.;-)

      Le ton de mon billet n'est absolument pas amer. Je n'ai et n'aurai aucun regrets. Pour ma part j'ai utilisé toutes les ficelles qui se présentaient (et j'ai ratissé large en terme de métier). Sans résultat, 0 entretien en 4 mois. Le poste que j'ai actuellement est un contrat précaire.
      Il n'y a aucune honte a avoir. Chacun a une histoire différente, et quand certains me disaient , un tel à trouvé facilement, un tel a galéré; j'ai systématiquement répondu: je ne suis pas un tel, chacun à son parcours.Aucune histoire n'est comparable.
      J'ai la chance d'avoir des proches (famille et amis)ouverts et compréhensif avec qui je peux facilement échanger. Je ne leur ai jamais caché ma situation et son évolution.

      Si je décide de rentrer ça ne sera pas de gaité de coeur, mais parce que je n'ai pas envie de prendre des risques inconsidérés, et me retrouver en difficulté ici. J'aurais eu des opportunités d'emploi que j'aurais refusé la chose aurait été différente.
      Quant à Québec, c'est une ville (en dehors du vieux Québec), ou je ne me sens pas à mon aise.
      Merci pour tes encouragements, je n'ai pas encore totalement abandonné, mais comme tu le sais, c'est une chose à laquelle il faut se préparer.

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  7. Bien sur quand je voulais dire réconfortant.. je ne me réjouis pas de la situation hein.. je me suis sans doute mal exprimé!

    Une question surement stupide, à tu essayé de prospecter du côté de Québec aussi?


    Laura

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